Yoan De Macedo [ Web & Frugalité ]

Low-Tech numérique

Après avoir lu un artice ce matin sur le blog de jdo, j'ai repensé à mes débuts en informatique.
Lorsque j'avais 4 ans, mes parents sont partis avec moi pour acheter un magnétoscope et sont finalement rentrés avec un Thomson MO6 (et sans magnétoscope).
C'est comme ça que j'ai découvert ce qu'était un ordinateur. D'abord en jouant puis, lorsque j'ai su lire, en recopiant les listing en Basic contenus dans le manuel livré avec la machine.

J'ai su relativement tôt, que plus tard, j'en ferai mon métier. En grandissant j'ai continué à apprendre à programmer. Seul avec l'aide de livres pour commencer.
Puis, un jour, j'ai eu un accès à Internet. Je crois que c'était en 1998. A ce moment s'est ouvert devant moi le monde de la connaissance à portée de clic (avec un peu de patience tout de même). J'ai appris le HTML, réalisé mon premier site web que j'envoyais à mon FAI local, par mail (une archive zip ... si si) pour qu'il soit mis en ligne. Merci Auguste, je sais que je t'ai envoyé beaucoup de mails :-)
C'était une période grisante.

J'ai ensuite continué mon apprentissage avec le langage PHP et j'ai commencé à vendre mon travail. Des petites missions pour commencer bien sûr en dehors des cours (qui m'intéressaient de moins en moins il faut le dire) avant de rentrer en IUT informatique. Je ne vais pas vous détailler tout mon CV, ce n'est pas le but de l'article mais j'ai ensuite continuer à travailler dans le domaine.

Je ne vais pas dire que j'ai connu les tous débuts d'Internet, ce n'est pas tout à fait vrai mais, en France, en 1998, je crois que nous étions tout de même aux balbutiements.

Aujourd'hui, les choses ont bien changé. Internet est partout. On y prête même plus attention tellement son utilisation est ancrée dans la vie de tous les jours. L'accélération a été très rapide surtout lorsque le smartphone a pointé le bout de son nez.

Le problème, c'est que le virtuel n'existe pas vraiment. Les infrastructures à mettre en place sont énormes. Je ne parle pas seulement de l'utilisation électrique des datacenters et de nos équipements mais de tous les matériaux nécessaires pour construire ce dont on a besoin : terminaux, smartphone, serveurs, routeurs, etc ...
Bien entendu, tout cela demande de l'énergie, pollue, et nécessite beaucoup de "terres rares". On recycle très mal le matériel électronique et lorsqu'on le fait, les techniques sont souvent très polluantes.
Je vous invite par ailleurs à lire l'ouvrage de Frédéric Bordage, Sobriété numérique, qui explique très bien tout ce phénomène.

Je ne parle que de numérique dans cet article mais vous connaissez bien tous les soucis écologiques auxquels nous devons faire face et clairement, il est urgent de prendre des mesures pour améliorer la situation. Si nous souhaitons pouvoir continuer à vivre sur notre planète dans des conditions favorables, il va falloir repenser nos modes de vie. On peut toujours croire qu'une technologie va nous sauver mais dans ce cas, il vaudrait mieux qu'elle arrive très vite. Personnellement, je n'y crois pas trop.

Le Low-Tech pourrait nous aider. Qu'est-ce que c'est ? Je vais citer Wikipédia qui propose une définition très claire :

"Le low-tech ou basse technologie est un ensemble de techniques simples, pratiques, économiques et populaires."
(Source)

Souvent, ça signifie utiliser des outils manuels, économes en énergie et ingénieux. Et le numérique là dedans ?

Effectivement, nos outils numériques semblent difficilement s'intégrer dans ce concept. Pourtant, je pense qu'on devrait s'y intéresser fortement. Le numérique est très utile (et même indispensable aujourd'hui dans le fonctionnement de notre société) et permet de réaliser des tâches auxquelles on ne pouvait même pas penser il y a quelques décennies. Et que dire du partage du savoir ? Internet l'a révolutionné, rien de moins.
Toutefois, il est urgent de repenser notre rapport au numérique et de diminuer son impact. Il est indispensable de réparer nos terminaux, d'optimiser davantage, de réduire l'utilisation des services avec une utilité discutable.
Je me souviens encore des animations hypnotisantes qu'on pouvait voir dans "les démos" diffusées dans Micro Kid's, notamment, le dimanche matin ;) Les demomakers parvenaient à réaliser des prouesses parfois avec seulement 4 kilo-octet de mémoire.

Certains trouveront ce discours tristounet, verront un retour en arrière. Moi je trouve cette perspective plutôt excitante. Se recentrer sur l'essentiel, innover, réfléchir différemment et faire appel au système D. Ce n'est pas comme si nous avions le choix, si nous pouvions continuer dans la même direction en espérant que ça passe.

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