Pour continuer à croître, à vendre davantage, dans un contexte où on parle de plus en plus du changement climatique, il faut trouver de nouvelles pirouettes marketing.
Le greenwashing est partout. Tout d'abord, les émissions de CO2 ne sont pas le seul souci. L'extraction polluante des métaux rares (et dans des conditions humaines souvent très difficiles), la pollution de l'eau, la déforestation, la souffrance de la biodiversité, etc ... On les oublie trop souvent. Mais, même en s'arrêtant sur le seul du sujet du CO2, c'est plus complexe qu'on pourrait croire au premier abord.
Prenons le cas d'un moteur électrique. Pas d'émission de CO2 à l'utilisation, c'est vrai et tant mieux !
Toutefois, quid des émissions générées en amont pour extraire des métaux rares, le transport des pièces, l'assemblage. Et votre électricité, elle vient d'où ? Du nucléaire ? Du charbon ? Du renouvelable ?
Et si elle vient du renouvelable, quel est impact en équivalent CO2 de la construction d'une éolienne ? D'un panneau solaire ? Et les émissions qui suivront pour le recyclage ?
Lorsqu'on commence à se renseigner, on se rend très vite compte que rien n'est propre, rien.
Attention, je ne dis pas qu'il ne faut pas innover, au contraire.
Toutefois, on devrait mesurer l'impact environnemental d'un objet non pas seulement lors de son utilisation mais sur son cycle de vie complet. Et là, tout est différent.
Pour diminuer son impact lors de l'achat d'un objet, la solution la plus efficace, c'est de ne pas l'acheter.
Bien entendu, je ne dis pas de ne plus rien acheter. On en a besoin ! Moi aussi j'achète des objets, si si.
Mais avant d'acheter quelque chose, il faut se poser la question.
En ai-je vraiment besoin ? L'impact de cet objet vaut-il le service qu'il me rendra ? Si la réponse est oui alors le choix semble limpide.
Mais, vous verrez que parfois (souvent) la réponse est non.
Alors, je n'ai pas envie que la moitié des entreprises disparaissent et que le personnel se retrouve dans une situation précaire.
C'est ce qu'on met toujours en avant lorsqu'on parle de "décroître". On dépeint un monde horrible.
Bien sûr que des entreprises disparaitraient (ou devraient pivoter), des métiers aussi.
Mais de très nombreux métiers sont à créer, à re-développer et les entreprises qui vont avec.
La formation est une des clés de la réussite d'un tel changement de société. De plus, si on a besoin de moins alors on aura aussi besoin de moins de revenu.
N'oublions pas non plus ceux qui sont déjà dans une sobriété forcée car ils ont besoin de l'aide de la société.
La technologie peut nous aider, c'est indéniable mais ne nous laissons pas aveugler par les avancées sans les évaluer dans leur ensemble. N'ayons pas peur du lowtech non plus même si nous avons été bercés depuis notre enfance par l'arrivée de technologies plus impressionnantes les unes que les autres (c'est mon cas). Je me souviens encore du moment magique où j'ai découvert l'informatique puis plus tard ma première connexion à Internet. Mais sachons prendre du recul, garder le bon, devenir raisonnable, et abandonner quand il le faut.
Dans un monde de sobriété, la sobriété numérique est de mise et pour l'instant, mon travail, c'est développeur web. Je serai donc aussi probablement touché par ces changements.
Et alors ? Je sais que c'est compliqué mais le jeu en vaut de la chandelle.
L'objectif, c'est quand même de maintenir une environnement vivable sur la planète, rien de moins que ça. On va perdre en confort, ne nous mentons pas mais nous n'avons pas le choix.
On devrait s'en préoccuper un peu, non ? Je préfère un monde qui aura prévu les mutuations à venir, qui se sera adapté avec toutes les difficultés et les efforts que cela comporte qu'un monde qui subira de plein fouet les inactions. Je ne sais pas pour vous mais je suis convaincu qu'un de ces deux mondes sera beaucoup plus agréable que l'autre.