Blog de Yoan De Macedo http://yoandemacedo.com/blog Les articles du blog de Yoan De Macedo C'est l'histoire d'un dormeur. http://yoandemacedo.com/blog/histoire-d-un-dormeur Je dois l'avouer, je suis quelqu'un de très anxieux (plus pour longtemps je l'espère).
Ce début d'été, après une période un peu compliquée, je me suis décidé à tenter quelque chose.
J'ai commencé par quelques séances de sophrologie (que je dois poursuivre à la rentrée).
Après la première séance, je me suis interrogé sur les liens entre la sophrologie et l'hypnose. J'en ai discuté avec ma sophrologue et je me suis rendu compte que c'était assez proche. Comme beaucoup, j'avais des à priori sur l'hypnose (la sophrologie aussi d'ailleurs). De nombreuses idées reçues circulent à son sujet. L'hypnose spectacle peut aussi apporter quelques confusions. J'avais déjà, il y a quelques années, lu un ouvrage sur l'autohypnose mais je n'avais pas osé passer à la pratique.

Les séances de sophrologie, c'est bien, mais je trouvais qu'il me manquait un outil pour continuer de mon côté. Je me rends bien compte qu'une séance de temps en temps, ce n'est pas suffisant. J'ai donc décidé de m'acheter un livre sur l'hypnose (et l'autohypnose). Je tenais à disposer d'un outil pour pouvoir pratiquer seul, où je le souhaite. Après quelques recherches, je suis tombé sur cet ouvrage de Benjamin Lubszynski que je ne connaissais pas jusque là. J'ai découvert sa chaîne youtube depuis.

Je me méfie un peu du "développement personnel", un domaine qui vire très souvent au marketing et où le concret passe souvent au second plan. J'ai tout de même décidé de tenter l'expérience après avoir lu les avis sur celui-ci).

J'ai dévoré le livre. Il regorge d'idées simples à mettre en place, très concrètes et efficaces. L'auteur a beaucoup d'humour et c'est une lecture très agréable. J'ai décidé de suivre le plan de 8 semaines préconisé. J'attaque la 2ème semaine (j'ai fait durer la semaine 1 un peu plus longtemps). Je n'ai pas encore le recul sur le programme complet mais je peux déjà vous dire que c'est impressionnant. J'ai ressenti très vite les bienfaits des séances d'hypnose, des conseils prodigués. A chaque fois, c'est un moment de détente, agréable. Cette sensation de détente se poursuit après la séance, c'est bien là l'intérêt principal. Au départ, j'avais du mal à "décrocher". Je suis quelqu'un qui veut toujours comprendre ce qui se passe, analyser, qui n'aime pas perdre le contrôle. Mais, à chaque séance, il m'est de plus en plus facile de lâcher prise. D'ailleurs l'auteur le dit très clairement, la répétition quotidienne est nécessaire pour parvenir à de véritables résultats. La bonne nouvelle, c'est que c'est simple et agréable. Le seul effort, c'est d'accorder un peu de temps à cette "activité". Accorder du temps pour son bien-être , est-ce vraiment un problème ?

Ma femme a voulu essayer et, depuis, elle en parle à toutes ses copines et à sa famille (j'ai fait de même avec ma mère). Notre fils a participé aux séances facilitant l'endormissement (dans la chambre d'hôtel pendant les vacances) et à quelques séances facilitant la sieste. En rentrant à la maison, il n'était pas content de ne plus pouvoir faire la séance avant de dormir car il se couchait plus tôt que nous. Je lui ai donc proposé d'écouter la séance spécifique aux enfants que l'auteur propose dans un autre ouvrage. J'ai d'ailleurs lu celui-ci dans un train pendant les vacances. Je me suis régalé. Benjamin Lubszynski traite d'autres problématiques où l'hypnose peut apporter de l'aide.

C'est une véritable révélation pour moi et franchement, je ne m'y attendais pas. J'ai même écrit à Benjamin Lubszynski pour le remercier de son travail. Sa chaîne youtube regorge de séances gratuites par exemple. L'achat d'un livre accompagné de documents audio permet de pratiquer pour un coût qui n'a rien à voir avec une séance chez un praticien. Bien entendu, je ne nie pas l'intérêt de se rendre chez un praticien si on en ressent le besoin et qu'on peut se l'offrir. Mais, je trouve que de permettre au plus grand nombre d'utiliser ces outils est excellent. Me concernant, je voulais pouvoir travailler de mon côté, à mon rythme avec un minimum de contraintes. Ça me convient donc parfaitement.

J'ajoute que ce billet n'est pas du tout un billet sponsorisé (on pourrait presque le croire en lisant tant d'enthousiasme).
La pratique de l'hynose n'a rien d'ésotérique. La médecine traditionnelle l'utilise, même pour remplacer les anesthésies pour des opérations.
Cette pratique mériterait d'être plus largement connue et utilisée.
Je pense terminer les séances de sophrologie que j'ai commencées, ce sera un dispositif supplémentaire pour m'aider mais je pense sincèrement qu'une fois que je parviendrai à maîtriser l'autohypnose, ce sera un outil quotidien qui m'accompagnera.

"C'est l'histoire d'un dormeur qui rêve d'un autre dormeur, qui rêve d'un autre dormeur ..."

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Yoan De Macedo 2023-08-24T18:14:24Z
Six mois sans deuxième voiture http://yoandemacedo.com/blog/six-mois-sans-deuxieme-voiture Etrange ce titre non ? Je ne vais pas vous parler d'un exploit, ce serait un peu présomptueux.

Je parle beaucoup d'écologie ici. Et là, je ne sors pas un billet vantant ma vie sans voiture mais seulement sans seconde voiture. J'en suis bien conscient, je ne suis pas un héro.

J'habite dans une commune à environ 10 kms de la petite ville la plus proche et à 20 kms de Clermont-Ferrand.
Se passer d'une voiture dans cette configuration là, c'est possible mais c'est très compliqué. Et, comme vous verrez plus loin, j'ai accès à quelques commodités auxquelles beaucoup n'ont pas accès.

Nous avions encore à la maison deux voitures il y a quelques mois. Deux petites citadines. Clairement, une des deux n'était pas utilisée 95% du temps. Il y a six mois, je devais soit faire une réparation importante sur la mienne, soit en acquérir une nouvelle (d'occasion de préférence).
A ce moment là, je me suis posé la question de tout simplement m'en séparer. C'est finalement la solution que j'ai retenue.

Lorsqu'on vit en périphérie des villes ou encore plus loin en campagne, faire les courses, travailler sans voiture est parfois impossible ou complique la vie à un tel point qu'on ne peut pas y renoncer. Lorsque les deux membres d'un couple travaillent chacun à l'extérieur alors ils disposent très souvent de deux véhicules. Il me suffit de faire le tour de ma commune pour me rendre compte que c'est le cas le plus courant. Et ce n'est pas anodin : pollution (fabrication + utilisation), coût (achat, assurance, entretien), encombrement (stationnement).

Très clairement, l'agencement des villes a été longtemps pensé pour la voiture et il faut vite parcourir de nombreux kilomètres pour accéder à certains services. Il est évident que des changements importants doivent être réalisés sur ce point. C'est indispensable pour le futur. Ça ressemble (peut-être) à une retour en arrière mais nous allons en avoir besoin.

Pendant pas mal d'années, je me suis rendu au bureau chaque jour puis, bien avant "les années covid", j'ai commencé à travailler de chez moi tout en me rendant régulièrement chez des clients. Puis, finalement, je n'ai eu besoin de me déplacer professionnellement qu'une fois par semaine. Depuis la pandémie de covid, je travaille 100% à distance.

Mes déplacements en solo se résument donc désormais à faire quelques courses, manger avec des collègues en ville, me rendre à un rendez-vous chez un médecin de temps en temps comme tout le monde. J'ai aussi besoin d'amener mon fils à l'école et de le récupérer.

Ma femme ayant désormais accès au télétravail partiellement, un véhicule est disponible en journée de temps en temps à la maison. Tout ça a fini par me décider de tenter l'expérience. Renoncer à la facilité pour apporter une modeste pierre supplémentaire à la lutte contre le changement climatique. Mais c'est aussi l'occasion de faire quelques économies, de faire attention à ma santé en bougeant davantange.

Pour l'école, à vélo, ça se fait très bien. S'il pleut, que la voiture est disponible, je l'utilise (j'avoue). Sinon, tant pis, il suffit de se protéger. D'ailleurs depuis six mois, nous n'avons encore jamais été trempés et je trouve ça presque inquiétant. Je me suis vraiment rendu compte du manque de pluie. Je redoutais ce moment où j'allais dégouliner. Ce n'est encore jamais arrivé.

La petite ville la plus proche dispose d'une gare et c'est bien pratique. Mais ... il faut s'y rendre. J'aimerais tellement pouvoir y aller en vélo mais c'est beaucoup trop dangereux. J'espère qu'un jour (c'est prévu), une piste sécurisée le permettra. J'ai peur que ça prenne beaucoup de temps.
Dans ma commune (et ça c'est top), un minibus peut m'y déposer toutes les heures et avec un arrêt juste devant la gare notamment.

Pour les rendez-vous, il faut s'organiser et les caler quand la voiture est disponible ou, quand mon agenda le permet, je peux utiliser le combo mini bus + train (si nécessaire) + marche à pied. ça prend plus de temps, ça c'est clair mais c'est finalement plaisant de croiser du monde, de prendre l'air, de marcher. La variable la plus importante, c'est bien sûr le temps. Le fait de travailler à distance, en freelance, de pouvoir réfléchir même en marchant est bien entendu une chance. Tout le monde ne peut pas se le permettre. Toutefois, je ne suis loin d'être le seul à travailler de la sorte.

Toutes les zones ne me sont pas accessibles facilement ou demanderaient un temps de trajet trop long. Jusque là, j'ai pu me débrouiller et caler ces déplacements à un moment où je disposais de la voiture.

Pour les repas avec les collègues, là aussi, c'est plus difficile. Parfois je décale, je dois "imposer" le jour ou carrément décliner. Désolé les copains.

Je suis satisfait puisque, pour l'instant, on arrive à se "contenter" d'une voiture et j'espère que ça va continuer le plus longtemps possible.

Je surveille d'assez près les autres formes de mobilité qui se développent comme les quadricycles électriques par exemple. Mais, pour l'instant, l'investissement ne serait pas du tout rentable pour mon cas. Juste pour éviter la pluie en allant à l'école. Non, pas possible.
J'ai jeté un oeil au covoiturage mais pour de courts trajets à des moments variés, pas grand chose n'est disponible chez moi.
Je suis aussi un peu frustré quand je vois le nombre de voitures qui dorment dans ma rue. Je n'ai pas osé demander à mes voisins s'ils seraient ok pour louer leur voiture quelques heures de temps en temps. Ce serait aussi une option intéressante.

Prendre le temps, ralentir, est probablement quelque chose que nous allons devoir faire à grande échelle. La société doit s'adapter et ça va prendre du temps. Je reste persuadé que c'est indispensable.

J'ai la chance de pouvoir expérimenter cette mobilité car toutes les conditions sont réunies.
Je suis conscient que pour beaucoup ce n'est pas possible pour des questions d'horaires à respecter notamment. D'autres encore, sont forcés de le faire avec des contraintes bien plus importantes tout simplement parce qu'ils ne peuvent pas se permettre d'avoir un véhicule.

Mais, je suis conscient aussi que nous sommes nombreux à pouvoir changer notre mobilité en perdant (peut-être) un peu de confort (et même sans habiter en centre ville). J'espère donner envie à ceux-là d'essayer.

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Yoan De Macedo 2023-04-28T19:06:48Z
Mon avis sur le semaine de 4 jours http://yoandemacedo.com/blog/la-semaine-de-4-jours C'est un sujet dont on entend beaucoup parler en ce moment. La semaine de 4 jours en entreprise.

D'ailleurs, à Clermont-Ferrand, je commence à voir des structures qui expérimentent cette nouvelle façon de travailler.

Au moment où j'écris ces lignes, pour les exemples locaux dont j'ai entendu parler, ceci consiste à proposer aux salariés de travailler 4 jours par semaine au lieu de 5 mais toujours sur une base de 35h (avec parfois une augmentation de salaire en même temps). Moins de jours de travail mais des journées sensiblement plus longues, donc.

Déjà, le rebel que je suis est très content de voir que les modèles "classiques" soient bousculés. Je crois que le monde du travail doit évoluer. On l'a vu avec le télétravail. Soit disant compliqué, impossible pour certains, il a été imposé avec la pandémie et nombreuses sont les entreprises qui, aujourd'hui, l'ont complètement intégré dans leur fonctionnement. Et ... ça marche ! Les salaries, pour la plupart n'ont pas du tout envie de revenir en arrière.

Bien sûr, ce que je raconte ici ne fonctionne pas pour toutes les sociétés, pour tous les métiers. C'est évident. Mais, il est probablement possible de faire évoluer d'autres points pour ces autres activités.

Revenons aux 4 jours. Très clairement, un jour de libre par semaine en plus de week-end, c'est une idée intéressante. Beaucoup apprécieront cette journée pour pouvoir caler des activités "longues" difficiles à placer dans une semaine classique. En revanche, pour d'autres, l'allongement des journées de travail peut être un problème. Je pense aux couples avec un (ou des) enfant(s) en bas âge où les deux parents auraient des journées à rallonge. Pas forcément génial pour la vie de famille. Bref, proposer cette semaine de 4 jours est un vrai plus pour une entreprise mais je pense qu'il est important de laisser au salarié la possibilité de rester sur 5 jours s'il le désire. Ceci implique aussi une organisation différente de la société pour que tout soit aussi fluide q'auparavant.

Côté productivité, la plupart des entreprises expérimentant la semaine de 4 jours semblent être satisfaites. Elle ne baisse pas et semble même augmenter.

Déjà, certains veulent aller plus loin et tenter la semaine de 4 jours à 32h avec un maintien du salaire. Clairement, les salariés devraient apprécier. C'est sur cette base que certaines entreprises en France fonctionnent déjà.

Je me pose maintenant une nouvelle question. Pourrait-on, dans un futur proche, imaginer une semaine de 28h ? Les 7 heures par jour relativement classiques mais sur 4 jours. L'IA dont on parle tant en ce moment doit permettre des gains de productivité notables pour de nombreuses activités. Le partage de la valeur produite pourrait donc permettre de diminuer le temps de travail. Ce partage est le point clé. Ne l'oublions pas.

Comme j'en ai parlé longuement sur ce blog, pour moi, si l'IA sert à produire plus pour derrière consommer encore plus, je n'y vois pas un grand intérêt. En revanche, si celle-ci apporte ce genre de progrès social, c'est beaucoup plus intéressant.

Toutefois, bien sûr, il faut que son utilisation soit écologiquement soutenable et on revient ici à une des obsessions du moment, j'avoue. De plus, dans un monde où l'énergie risque de manquer, où les matières premières vont devenir de plus en plus rares, ne risque-t-on pas plutôt de ne vivre qu'une diminution temporaire du temps de travail pour revenir vers un temps de travail beaucoup plus long ? En effet, un monde avec moins d'énergie, moins de machines demandera beaucoup plus de travail humain.

N'oublions pas non plus tous les métiers pénibles où les heures ne peuvent pas être raccourcies facilement. Il est important de considérer bien davatange ces travailleurs en les payant dignement notamment.

Toutes ces questions passionnantes m'interrogent.

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Yoan De Macedo 2023-04-28T19:06:45Z
Adopter un mode de vie plus écologique grâce à l'IA ? http://yoandemacedo.com/blog/adopter-mode-vie-ecolo-grace-ia Faire évoluer notre mode de vie permet de faire baisser notre empreinte carbone. Bien sûr, nous le savons aussi, nous ne pouvons faire à notre échelle qu'une petite partie du chemin. Mais, c'est déjà quelque chose et j'ose penser que si nous décidions tous de faire évoluer nos modes de vie alors, indirectement, le monde de l'entreprise, le monde politique, serait fortement incité à évoluer aussi.

Dans le monde de demain, malgré mon cursus professionnel et le lien que j'ai depuis longtemps avec la technologie, j'ai du mal à imaginer que l'informatique sera partout. Je suis plutôt de ceux qui pensent que le "low tech" deviendra la norme.
Ça ne veut pas dire pour autant que la technologie va disparaitre, non. Toutefois, je pense qu'elle sera beaucoup moins centrale qu'aujourd'hui. D'autres, au contraire, voient un monde où la technologie sera omniprésente, réglera tous les problèmes.

Nous le savons, les ressources matérielles sont limitées, notre énergie aussi. Cette seconde façon d'imaginer le monde me semble utopique.

Toutefois, de nombreux outils existent aujourd'hui. Je pense que certains auront toujours leur place, d'autres deviendront marginaux, d'autres encore disparaitront.

Je ne sais pas quelle sera la place de l'intelligence artificielle. Elle est très gourmande en ressources (j'en ai déjà parlé ici) mais elle pourrait potentiellement aussi nous en faire économiser si on l'utilise correctement et avec parcimonie (moins évident ...). Nous pouvons aussi envisager une optimisation rapide des algorithmes.

En ce moment, j'avoue être un peu obsédé par l'utilisation de l'intelligence artificielle dans le but de de baisser nos émissions carbone, d'avoir un mode de vie plus écologique. Est-ce possible ?
Je suis frustré car il est très difficile d'avoir des chiffres précis sur la "gourmandise" des IA du type "GPT" à travers ChatGPT par exemple.
J'ai parlé plusieurs fois de ce sujet sur mon blog.

Une fois l'IA entraînée, sa "puissance" peut être utilisée par le plus grand nombre. C'est pourquoi je suis très curieux de la nécessité des ressources pour la phase d'exécution. Là, je ne trouve pas assez d'informations.
Toutefois, j'ai pu lire que certains avaient testé une IA concurrente à GPT (LLaMA & Alpaca) sur un simple PC portable. Je trouve ceci (je l'avoue), très enthousiasmant sur certains aspects.

Je mets de côté tous les soucis éthiques qui doivent bien entendu être discutés. J'en ai parlé aussi. La suite, pour moi, n'a d'intérêt que si nous savons nous limiter, si la richesse générée est distribuée équitablement.

Si nous parvenons à réaliser une tâche avec une IA beaucoup plus rapidement que si nous l'avions réalisée nous-même et si cette réalisation demande des ressources inférieures à celle dont nous aurions eu besoin (c'est capital) alors ce temps de travail économisé est précieux.
Si nous l'utilisons intelligement, il pourrait avoir une bénéfice important dans la diminution de notre empreinte carbone.

En effet, un mode de vie plus sobre en énergie, en ressource, demande généralement de passer plus de temps pour réaliser différentes tâches. Cusiner des produits frais, jardiner, se déplacer plus lentement, réaliser certains produits ménagers, demande du temps. D'ailleurs, en plus d'être bon pour l'environnement, c'est bon pour notre santé.

L'IA, si elle est "suffisamment économe" peut nous aider sur ce point précis : nous offrir plus de temps.

La clé est bien sûr la façon dont nous utiliserions ce temps. Si nous l'utilisons mal, nous pourrions alors agraver encore davantage le problème. C'est bien la raison pour laquelle, je crois sincèrement que nous ne devrions tous nous emparer de ces questions autour de l'IA et penser ensemble sa place dans la société. Sinon, j'ai bien peur que nous fassions une fois de plus de grosses erreurs.
Le domaine bouge très vite en ce moment et je ne suis pas sûr que tout le monde ait encore pris la mesure de ce qui est en train de se dérouler.

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Yoan De Macedo 2023-04-03T10:33:16Z
Suite de mes cogitations sur l'impact de l'IA http://yoandemacedo.com/blog/suite-cogitations-impact-ia (Tous les chiffres utilisés dans ce billet sont des estimations que j'ai pu trouver en ligne. Ils ne doivent pas être considérés comme juste. Il n'est pas possible aujourd'hui d'obtenir des éléments précis. Le but ici est de lancer une réflexion.)

J'ai déjà écrit plusieurs billets sur ce sujet qui continue à me questionner. Je continue de prendre ChatGPT comme exemple car c'est un outil désormais très utilisé et, il faut le dire, avec des résultats assez bluffants. Après l'avoir testé comme "tout le monde" avec des requêtes diverses et variées, j'ai expérimenté l'outil dans le cadre de mon activité professionnelle : le développement web.

Plusieurs fois, ChatGPT m'a fait gagner du temps, pas mal de temps. Mais, à chaque fois, mon côté "sobre" me demandait si l'impact environnemental de mes quelques requêtes en valait la peine ? Cette question me taraude toujours.

Je suis tombé sur ce nouvel article après quelques recherches.

L'auteur estime la consommation d'une requête entre 0,00198 kWh et 0,00396 kWh. J'avais trouvé une estimation à 0,183 kWh pour 20 pages de texte. C'est finalement assez peu. Toutes ces estimations sont difficilement vérifiables mais, faute de mieux, on peut déjà réfléchir avec. J'insiste là dessus car on ne peut pas écrire quelque chose de suffisamment précis sur le sujet et c'est bien dommage. Il est important de pouvoir mesurer l'impact de chaque outil pour faire les bons choix. Il faut donc lire la suite de ce billet avec toutes les pincettes nécessaires. C'est l'idée générale que je souhaite mettre en avant.

Bien sûr, il ne faut pas oublier l'étape d'entraînement du modèle qui avait été estimée par certains à la consommation annuelle électrique de 126 foyers danois (pour une session d'apprentissage). Si on divise ça par le nombre de requêtes auxquelles ChatGPT a répondu, on pourrait se dire que ce n'est pas si énorme rapporté à la requête. Mais, ça reste une consommation très importante.

C'est une nouvelle consommation d'énergie, qui n'existait pas auparavant. Nous sommes clairement à un moment clé où nous devons faire preuve de sobriété, consommer moins d'énergie, de ressources, etc. Que penser de la soutenabilité de tels outils ? N'oublions pas aussi l'impact de tout le matériel nécessaire (réduire à la consommation d'énergie simplifie le processus mais c'est loin d'être suffisant).

Indéniablement, ces outils sont pratiques, bluffants et utiles. Je suis informaticien et je mentirais si je vous disais qu'un tel outil ne m'intéressait pas. Bien utilisé, j'ai pu voir ce qu'on pouvait en tirer. C'est impressionnant. Mais, ce qui m'intéresse encore plus, c'est que le service rendu soit écologiquement soutenable.

L'intérêt d'une telle IA, pour moi, c'est de gagner du temps d'une part, d'automatiser des tâches fastidieuses d'autre part.
Dans les deux cas, c'est finalement un gain de temps.

Que faire de ce temps gagné ?

Comme je le disais dans mon précédent billet, si le but est de produire plus, je ne pense pas que ce soit positif sauf si cette production supplémentaire a un impact allant dans le bon sens (décarboner la société, dépolluer, grande utilité sociale). Sinon, on risque simplement d'aggraver encore la situation.

Me concernant, ce temps gagné sur une journée de travail doit être compensé sinon il me permettrait simplement de produire plus (voir paragraphe précédent) ou d'avoir davantage de temps libre (mais en faisant payer ce coût à l'environnement).

Pour moi, il faut donc impérativement que ce gain de temps soit compensé soit en énergie économisée, soit en utilisant ce temps libre pour aider à l'amélioration de l'environnement (jardinage, cuisine saine, etc), soit pour aider la société (bénévolat par exemple). Sinon, je considère que c'est un gain de temps au détriment de notre environnement.

Je trouve tout à fait acceptable l'idée d'une consommation non compensée pour une aide sociale importante par exemple : service lié à la santé, aide aux personnes handicapées ...

Je reviens sur la consommation énergétique d'une requête en prenant l'estimation "moyenne" de l'article cité au début de ce billet (0,00297 kWh). Si j'ai besoin de 4 requêtes pour m'aider dans une tâche professionnelle, on arriverait à une consommation de 0,01188 kWh soit 11,88 wH.
La batterie de mon ordinateur portable a une capacité de 49,9 wH et peut tenir environ 10h. Il faut donc que je l'utilise environ 2,3h pour arriver à peu près à la consommation générée pour les 4 requêtes. Bien sûr, l'énergie de l'apprentissage n'est pas comptée (et il le faudrait). Toutefois, elle est mutualisée pour l'ensemble des requêtes de tous les utilisateurs.

Pour "rentabiliser" mes 4 requêtes, il faut donc qu'elles me fassent gagner 2,3h de travail. C'est tout à fait possible pour certaines tâches. Pour d'autres, ce ne sera pas du tout le cas. Je pense donc qu'il est important d'utiliser ce genre d'outil pour les tâches appropriées. Sinon, il vaut mieux que j'utilise mon énergie et mon temps. Bien sûr, c'est dans l'optique où je souhaite limiter l'impact sur l'environnement. Sinon, chaque minute gagnée peut être une minute de loisir bien sûr. Mais, vous l'avez compris, ce n'est pas ma façon de voir les choses.
Prenons le cas où je gagne effectivement 2,3h de travail. Si j'éteins mon ordinateur et que je pars faire une petite marche ou une sieste alors on pourrait dire que l'impact énergétique est équilibré (et j'allonge la durée de vie de mon ordinateur car moins utilisé).
En revanche, si je profite de ces 2,3h pour visionner un film en streaming, je cumule les consommations et l'usure de tout le matériel. Oui, on pourrait dire que je gagne du temps de loisir mais avec des conséquences directes sur l'environnement.

N'oublions pas aussi que des optimisations seront réalisées (et il y en a déjà) donc les consommations vont baisser. Toutefois, le risque, c'est qu'elle soit compensée par le fameux effet rebond (encore davantage d'utilisation). Quelque soit l'optimisation, c'est d'abord nos comportements sur lesquels nous devons agir en essayant au maximum de viser la sobriété. Mais, ça ne veut pas dire refuser l'utilisation de l'IA comme j'ai tenté de le montrer ici.

L'utilisation sérieuse de ces outils est indispensable et je crois qu'il faut diminuer drastiquement les usages "récréatifs" pour se concentrer sur des tâches avec une grande valeur ajoutée et utiliser le temps gagné de la bonne manière. Limiter les sessions d'apprentissage de certaines IA une fois le modèle suffisamment performant est probablement une idée à envisager aussi (mais avec la conséquence d'avoir un outil moins au fait de l'actualité).

Agira-t-on de la sorte ? Je n'en suis pas sûr malheureusement mais je le souhaite.

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Yoan De Macedo 2023-03-17T19:28:23Z
IA et impact écologique http://yoandemacedo.com/blog/ia-impact-ecologique (Tous les chiffres utilisés dans ce billet sont des estimations que j'ai pu trouver en ligne. Ils ne doivent pas être considérés comme juste. Il n'est pas possible aujourd'hui d'obtenir des éléments précis. Le but ici est de lancer une réflexion.)

Pour poursuivre mon précédent billet sur le sujet, j'aimerais en savoir plus sur l'impact écologique des IA (ou plutôt de l'ensemble de la chaîne pour qu'elles fonctionnent). Avec l'arrivée de ChatGPT, le grand public découvre l'intelligence artificielle de manière plus concrète.

Ma sensibilité écologique m'oblige à m'interroger sur l'impact de ces technologies. Dans un monde aux ressources limitées, face à l'urgence écologique, nous devons nous poser ces questions. Il me paraît inconcevable d'éluder cette problématique qui est capitale.

Je ne cherche pas à dénigrer l'utilisation des IA car elles peuvent nous apporter de nombreux services utiles. Pourquoi s'en priver ? Mais, il est important de connaître leur impact (comme on devrait le faire pour l'ensemble des outils qu'on utilise et pas seulement le numérique) pour se rendre compte de leur viabilité dans un monde qui doit changer. Parfois, il faudra peut-être abandonner et parfois, au contraire, développer son utilisation.

C'est une tâche très complexe car il est très difficile de trouver des chiffres concerts et précis.

Dans cet exercice, je m'intéresse à l'IA comme une aide au travail humain (voir au remplacement du travail humain). Ce n'est pas une mauvaise chose pour l'humain si son travail est rendu moins difficile ou même s'il est automatisé dans certains cas. Ce serait même intéressant pour l'environnement et la société si ce temps "gagné" pouvait servir à cuisiner, jardiner, s'occuper des autres.
Ceci implique de conserver son revenu par un partage équitable des ressources financières (c'est une autre histoire). Ça implique aussi de réfléchir autrement qu'en "temps de travail" (et plutôt en terme d'objectifs et sans gonfler artificiellement les objectifs). En effet, si le salarié doit continuer à travailler pendant le même volume horaire alors l'IA ne servirait qu'à accoitre la production via l'augmentation de la productivité. Ça, en revanche, je ne suis pas sûr que ce soit une bonne idée pour l'environnement. Je vous invite d'ailleurs à lire "Ralentir ou périr" de Timothée Parrique qui expose cette vision très clairement.

En partant de là, je trouve intéressant de comparer l'IA au travail humain. La suite n'est pas très poétique mais je me suis alors interrogé : quelle est la consommation énergétique de la machine humaine ? Bien entendu, c'est juste un "exercice". Je n'aime pas cette comparaison. Un humain ne sera jamais une machine.
Suivant le travail de Jean-Marc Jancovici, excellent vulgarisateur du sujet, j'ai ressorti un de ses articles.
On peut y lire (par une conversion calories vers kWh), qu'un humain au repos consommerait 2,3 kWh par jour. Un humain au travail très physique consommerait 5 kWh pour 10h de travail. D'après ce que j'ai pu lire par ailleurs, le nombre de calories dépensées pour un travail de bureau semble équivalent aux calories dépensées au repos. C'est donc surtout le travail physique qui consomme de l'énergie (notre cerveau tourne quoi qu'on fasse).
Pour un travail du bureau, il faut bien sûr compter l'énergie du matériel utilisé, le chauffage du bâtiment etc ...

Pour tourner, une IA a besoin de matériel informatique. Ce matériel a émis du CO2 pour être fabriqué, beaucoup d'énergie a été utilisée pour la conception. L'extraction des minerais génère aussi beaucoup de pollution (cycle de l'eau etc). Ensuite, l'IA consomme aussi de l'énergie lors de son utilisation.
De l'autre côté, un humain doit manger et en fonction de son alimentation son impact est plus ou moins important. Toutefois, par sa simple existence, il doit de toutes façons se nourrir (qu'il travaille ou pas) et consommera les calories de base nécessaire. On peut choisir de créer (ou pas) une machine pour qu'elle puisse travailler. Ce n'est pas tout à fait la même chose pour l'être humain (heureusement). Son alimentation est en revanche une des clés pour réduire son impact écologique (c'est un autre sujet).

Après pas mal de lectures, j'ai pu trouvé quelques infos sur ChatGPT (dont on parle beaucoup en ce moment). Je vais le prendre en exemple. En revanche, impossible de savoir si les informations sont justes. Je prends donc des pincettes. Je veux surtout ouvrir un débat sur le sujet pour qu'on ne s'intéresse pas à la technologie simplement pour le bénéfice qu'elle apporte. On doit aussi s'intéresser à son impact pour décider (si possible sans à priori) si le bénéfice est plus important.
J'espère recevoir des compléments d'information que je partagerai avec plaisir.

Voici ce que j'ai pu lire ici. "Une machine capable de faire fonctionner ce modèle une fois l’apprentissage terminé coûte 200 000 dollars, et la production de 20 pages de texte consomme autant d’énergie que faire bouillir 1 litre d’eau."

Et ici. "D’après une équipe de l'université de Copenhague (Danemark), qui a développé l’outil "Carbontracker", une seule session d'entraînement de GPT-3 consomme autant d'énergie que 126 foyers danois en un an et émet la même quantité de CO2 qu'un véhicule à essence roulant 700 000 kilomètres."

On peut distinguer deux phases importantes pour une IA : la phase d'apprentissage puis son usage.
Certaines IA, une fois entraînées, peuvent être utilisées sans être entraînées à nouveau. Imaginons une IA qui sait reconnaître des chats sur une image. Une fois qu'elle aura été entraînée pour reconnaître l'animal, elle saura le faire sans avoir besoin d'apprendre à nouveau.
Un outil comme ChatGPT, capable de réagir sur l'actualité, sur des langages de programmation, devra être mis à jour régulièrement pour connaître les dernières nouveautés. L'apprentissage sera donc continu (il pourra être réalisé plusieurs fois par an par exemple).

Si je me fie à cette page, la consommation électrique de 126 foyers danois représenterait 126 * 6500,9 = 819113,4 kWh (6.500,9 kwh / hab sur l'année 2021) pour une session d'apprentissage de l'IA dont nous parlons. En reprenant les chiffres plus haut, c'est ce que "dépensent" sur une journée 356136 humains "sédentaires" (qui peuvent donc travailler dans un bureau) pour leur journée complète (pas simplement leur présence au travail). Ce n'est pas rien. Ce n'est pas non plus surprenant car les tâches à effectuer pour cet apprentissage sont complexes et la quantité de données à étudier phénoménale.
On ne nous dit pas ici quel matériel est nécessaire pour la phase d'apprentissage. On peut supposer que ce matériel peut ensuite être utilisé pour d'autres tâches. Si l'apprentissage a lieu tous les jours de l'année, alors là, il serait dédié à l'IA et donc son impact encore plus grand bien sûr.
Toutefois, si ces ressources sont disponibles, que l'impact est très inférieur aux services que l'outil va rendre derrière, ce n'est pas un problème. C'est une raison supplémentaire d'étudier précisément les différents impacts.
Si l'IA n'a pas besoin de réagir sur des "actualités", on pourrait aussi décider d'arrêter l'apprentissage à un moment donnée en le considérant comme suffisant.

S'il faut 200 000 dollars de matériel pour la phase d'utilisation, là encore, on peut imaginer derrière que les ressources nécessaires pour le fabriquer sont loin d'être négligeables.
Il est vraiment difficile d'estimer le "poids" du matériel. C'est bien dommage car ce serait indispensable pour avoir une vision générale.

Quelle est l'énergie nécessaire pour faire bouillir 1 litre d'eau ? C'est compliqué car on ne connait pas la température de l'eau au départ ni si on la fait chauffer sur une plaque de cuisson ou dans une bouilloire. Imaginons qu'elle soit à 20°. D'après cette page, on aurait besoin de 0,183 kWh.
20 pages de texte ? Quelle est la taille de la page ? Prenons une page A4. Elle pourrait contenir 500 mots.
Si on ne veut qu'une page de texte, est-ce 20 fois moins gourmand ? A-t-on une consommation minimale nécessaire pour une requête quelque soit la demande (probablement mais on ne la connait pas) ? Il nous manque beaucoup de précisions.
Il faut environ 2h à un humain "sédentaire" pour dépenser cette énergie là (si on reprend les chiffres définis plus haut). Je ne sais pas vous, mais sortir 20 pages de texte demandant de la réflexion en 2h, c'est costaud. Si l'IA est capable de me sortir un bloc de code de "500 mots" pour l'équivalent de 6 minutes de ma consommation d'énergie quotidienne, ça ne semble pas énorme finalement. En revanche, si la consommation "minimale" pour une requête est conséquente et que sortir 1 page est très proche de l'énergie nécessaire pour sortir 20 pages alors c'est beaucoup moins intéressant. ça dépend aussi de la complexité de réflexion nécessaire pour être capable de générer cette page pour un humain. J'aimerais avoir toutes ces informations car en fonction des résultats, on pourrait savoir précisément quand il est plus intéressant d'utiliser l'IA et quand il vaut mieux réaliser le travail soi-même.
En effet, "gagner" du temps, c'est une chose mais on doit le faire dans le respect des ressources planétaires sinon c'est contre-productif.

On peut se douter que les performances seront améliorées au fil du temps, que moins d'énergie sera nécessaire pour faire tourner une telle IA. Attention cependant à l'effet rebond, bien connu et documenté. Si on a moins besoin de ressources mais que les usages se démultiplient, au final, l'amélioration est souvent "perdue".

Bref, on voit très bien que le sujet est très complexe et on comprend vite pourquoi il est si difficile de déterminer l'impact écologique d'un tel outil informatique. C'est pourtant très important pour faire les bons choix pour l'avenir. On aurait besoin de chiffres précis, documentés. Ça ne vaut pas que pour le numérique d'ailleurs mais pour l'ensemble de nos activités.

J'ai envie de sortir un peu du cadre de ce billet pour voir un peu plus loin. Je vais prendre le métier de développeur car c'est celui que je connais le mieux. Imaginons que grâce à une IA, un développeur puisse réaliser son travail habituel en deux fois moins de temps.
Soit il pourra réaliser deux fois plus de travail qu'auparavant, soit il pourra travailler deux fois moins.

Je pense sincèrement que si l'IA est soutenable sur le long terme et utilisable quotidiennement alors il faudra faire les bons choix. Si le but est de produire encore plus (on en connait les effets délétères), je pense que nous ferons une grosse erreur. Si en revanche, le développeur dont je parle peut couper son ordinateur en milieu de journée, son écran, etc (et donc économiser de l'énergie, faire durer sa machine plus longtemps) pour pouvoir se consacrer à des activités utiles, si possible "bas carbone" ou même décarbonées tout en conservant son revenu (ou tout du moins son pouvoir d'achat) alors j'entrevois quelque chose de positif.

Mais ... Serons-nous capables de faire les bons choix ?

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Yoan De Macedo 2023-03-17T16:08:12Z
ChatGPT et la peur de la disparition du métier de développeur http://yoandemacedo.com/blog/chatgpt-peur-disparition-metier_developpeur Comme beaucoup de monde, je regarde de près ChatGPT en ce moment (ou plutôt GPT-3).

Je m'y intéresse globalement mais aussi en tant que développeur. Je regarde ce que l'outil est capable de réaliser et en quoi il pourrait chambouler pas mal de métiers (dont le mien).

Une fois de plus, le débat sur la disparition du métier de développeur est relancé. J'avoue ne pas particulièrement être effrayé car j'ai accepté depuis longtemps que le monde du travail évolue, de plus en plus vite, et qu'il faudra se remettre en question. D'autres choses dans l'avenir de l'humanité sont bien plus inquiétantes que ça.

Peut-on vraiment imaginer que l'intelligence artificielle pourra remplacer les développeurs ? Peut-être qu'un jour le métier pourra être complètement automatisé mais je doute que ce jour soit proche. D'autres métiers pourraient être bien plus rapidement touchés. Je pense notamment à des métiers de bureau très "normés" où les tâches à effectuer sont extrêmement répétitives avec quelques variations qui pourraient être facilement comprises par une IA d'aujourd'hui. Toutefois je vais modérer le tout à la fin de ce billet. D'ailleurs, si les travailleurs touchés peuvent migrer rapidement et facilement vers une autre activité ou si leur salaire continue d'être assuré via un revenu universel (ou autre) grâce à un partage équitable de la richesse, ce n'est pas si grave (mais malheureusement j'en doute).

Revenons au métier de développeur. Comme de nombreux autres métiers, il pourrait largement évoluer avec l'IA (mais là aussi je vais modérer mes propos plus loin ...)

J'ai testé ChatGPT et j'avoue avoir été impressionné par les résultats de certaines requêtes. J'ai aussi pu observer les limites lorsqu'on cherche à obtenir du code spécifique lié à un outil précis (comme des échanges avec l'API d'un CMS spécifique par exemple). L'IA est entraînée avec une masse de données gigantesque comprenant surtout du code public disponible sur le web (comme Github) en ce qui concerne le code informatique (pour le reste, c'est aussi beaucoup d'entraînement via les contenus disponibles en ligne, mais aussi de l'étiquetage manuel probablement réalisé par des humains). Si vous lui demandez du code utilisant des connaissances génériques sur un langage, c'est assez bluffant. Si vous lui demandez quelque chose concernant un outil moins connu alors les résultats sont beaucoup moins bons.

Si on prend en compte l'arrivée prochaine de GPT-4 (encore bien plus puissant) et en imaginant une base de code d'apprentissage encore plus grande, on peut imaginer dans un avenir relativement proche que ces outils pourraient être capables de générer pratiquement n'importe quel code informatique.

Mais ... Il faut revenir aux sources.

A quoi sert le code informatique ? On l'utilise pour répondre au besoin d'un utilisateur afin de simplifier une tâche à l'aide de l'informatique (automatisation totale ou partielle, aide à la décision, etc). Pour parvenir jusqu'au code, il est d'abord nécessaire de comprendre parfaitement le besoin de l'utilisateur dans le moindre détail, sans aucune ambiguïté pour ensuite pouvoir définir une architecture logicielle et enfin écrire le code nécessaire. L'utilisateur rédige en général un cahier des charges (quand il y en a un) mais il est généralement incomplet. Il faut alors le questionner, comprendre son métier, l'accompagner pour parvenir à saisir son besoin sur le bout des doigts. Une IA est aujourd'hui encore loin de pouvoir réaliser ce travail.

Si on considère que la valeur du développeur n'est liée qu'au code qu'il écrit alors oui, on peut dire qu'une IA pourra réaliser son travail dans la plupart des cas et dans un futur proche (quand on voit l'évolution actuelle). En revanche, si l'on considère que tout le travail précédent fait partie de la valeur du développeur (ce qui est mon cas), alors l'IA a encore beaucoup de travail :)

Si la tâche à "coder" est simple à expliquer alors clairement, l'IA pourra génèrer le code sans trop de difficulté. Pour des tâches plus complexes alors il va falloir tellement spécifier le besoin qu'il serait presque aussi rapide d'écrire le code pour quelqu'un d'expérimenté. En effet, l'IA a besoin de détails, elle ne peut pas lire dans le cerveau du développeur.

Finalement, le code "n'est qu'une" transcription dans un langage informatique de la solution à un problème qui a été parfaitement compris et analysé (si je schématise). Je repense toujours à ce dessin humoristique qui résume bien cette définition : https://www.commitstrip.com/fr/2016/08/25/a-very-comprehensive-and-precise-spec/

On peut alors s'inquiéter pour un développeur "junior" qui doit écrire du code selon des spécifications techniques qui lui ont été fournies, oui. Il faudra probablement moins de développeurs mais il en faudra toujours.

Là encore, si ceux qui sont touchés peuvent facilement changer de métier (ou de tâches) pour une activité utile à la société (pas un "bullshit job") ou qu'un revenu universel compense (partage équitable de la richesse) sa perte pour qu'ils puissent s'adonner à une activité bénévole, à l'art, pourquoi pas. Sinon, effectivement, c'est un problème.

Mais, tout ça, c'est un monde où l'énergie n'est pas un problème, où les ressources minières sont foisonnantes, où l'extraction ne pollue pas, etc ... C'est là où j'ai envie de mettre un gros bémol. l'IA n'a rien de virtuel. Beaucoup de matériel et d'énergie sont nécessaires pour faire tourner tout ça.

Si l'IA nous offrait à tous du temps libre pour cuisiner, jardiner, s'occuper des autres (avec un maintien du revenu) tout en étant compatible avec les limites planétaires et avec un impact écologique limité alors on pourrait voir ici une bonne nouvelle. Mais est-ce toujours possible ?

C'est cette question qui me taraude depuis un bon moment et j'en ai fait un autre billet de blog.

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Yoan De Macedo 2023-01-24T14:08:02Z
Une rentrée sous le signe de la sobriété http://yoandemacedo.com/blog/une-rentree-sous-signe-sobriete Je parle souvent du sujet ici et j'ai l'impression qu'enfin, le mot "sobriété" n'est plus un gros mot. Il suffit d'allumer la TV ou la radio, d'écouter les actualités ou une émission politique pour l'entendre assez vite ces dernières semaines.

Bon, l'écouter, le lire, c'est bien. L'accepter et le prendre en compte est une autre histoire. Toutefois, nous n'allons pas avoir le choix. Je suis un peu déçu car nous devrions déjà en parler (et la pratiquer) depuis bien longtemps face à l'urgence climatique que nous connaissons. Il a fallu que ce soit un autre événement qui déclenche cette prise de conscience. J'espère que les médias feront davantage le lien car tendre vers cette sobriété ne doit pas être temporaire.

De mon côté, j'ai décidé d'appliquer cette sobriété à mon travail encore plus franchement. J'ai pris quelques décisions cette année. Tout d'abord, stopper progressivement une bonne partie de mes activités pour pouvoir me concentrer davantage sur la sobriété numérique.

Je poursuis la maintenance d'un projet personnel déjà en route avec des clients mais sans continuer sa commercialisation. Concernant le développement web freelance, j'ai décidé de n'accepter à partir de maintenant qu'une poignée de missions mais seulement si elles sont compatibles avec les valeurs que je tente de défendre. La dissonance cognitive a été très difficile pour moi à gérer ces derniers temps.

Enfin, je souhaite développer une activité de conseil en sobriété numérique, partager avec des entreprises les connaissances dont je dispose sur le sujet. J'utiliserai aussi mes compétences de développeurs probablement pour créer des outils sur cette thématique, expérimenter, etc.

C'est un virage important, avec des incertitudes mais indispensable pour moi.

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Yoan De Macedo 2022-09-02T09:35:23Z
Lettre à mon député local http://yoandemacedo.com/blog/lettre-a-mon-depute-local Monsieur le député,

Je me permets de vous écrire comme simple citoyen, pour vous faire part de mon inquiétude face à la passivité du monde politique alors que nous vivons la crise la plus importante de notre histoire. Je pense au changement climatique mais aussi au déclin de la biodiversité.

Bien entendu, nous ne pouvons pas dire que rien est fait. Mais, face à l'urgence de la situation et à son ampleur, les mesures prises sont bien souvent trop anecdotiques. Et malheureusement, régulièrement, lorsqu'une bonne mesure est adoptée, d'autres allant dans le mauvais sens le sont aussi.

Comme beaucoup, je suis extrêmement préoccupé par l'avenir du monde. Cette inquiétude est étayée par un consensus de scientifiques d'experts qui alertent depuis plusieurs décennies. Si vous ne l'avez pas encore fait, je vous invite à lire le résumé du dernier rapport du GIEC. Arrêtons de prendre les écologistes pour des oiseaux de mauvais augure et de les caricaturer comme des décroissants souhaitant retourner à l'âge de pierre. Non, ils s'inquiètent pour leur survie, celle de leurs enfants, des espèces animales et végétales. N'est-ce pas légitime ?

Comment espérer une société prospère, la sécurité, le pouvoir d'achat dans un monde chaotique ? C'est une chimère, une pensée magique. Toutes les décisions, sur l'ensemble des sujets, devraient être prises à la lumière de leurs conséquences environnementales.

La technologie peut nous aider dans cette transition mais elle ne suffira pas. C'est une grave erreur, je pense (et je ne suis pas le seul), de miser exclusivement sur des technologies parfois balbutiantes ou impressionnantes au point de vue expérimentales mais qui montrent leurs limites lorsqu'il faut les imaginer à l'échelle nécessaire. Bien souvent, le problème est déplacé et il faut extraire d'autres ressources en quantité encore plus abondantes. Pire encore : espérer qu'une technologie salvatrice arrivera demain et fermer les yeux en attendant, en espérant ... Parier la survie de l'humanité là dessus est-il vraiment sérieux ? La technologie doit être une aide mais elle ne suffira pas.

La sobriété ne doit plus être un mot tabou. Oui, nous devons revoir profondément nos modes de vie, notre façon de consommer, de nous alimenter, de nous déplacer. C'est compliqué et je comprends les peurs. Mais avons-nous vraiment le choix ? Cette consommation effrénée est une parenthèse de l'histoire humaine. Elle n'est tout simplement plus possible sur une planète aux ressources limitées. En un temps ridicule à l'échelle de l'humanité, nous avons dépassé la plupart des limites planétaires. Mais, nous avons aussi amélioré considérablement notre confort. Je ne suis pas nostalgique de la qualité de vie de nos ancêtres. La vie est bien plus douce aujourd'hui (mais pour une partie des êtres humains seulement ...). Toutefois, nous n'avons pas su nous imposer les limites nécessaires et il est temps d'y remédier. Que nous le fassions délibérément ou pas, le ralentissement se fera. S'il est anticipé, réfléchi, la transition se passera beaucoup plus calmement que si elle est subie.

N'oublions pas non plus la justice sociale, indispensable à la réussite de ce changement. Ne mettons pas le poids de cette transition sur le dos de ceux qui n'ont pas les moyens, qui souffrent déjà. Chacun, à son échelle, doit participer. L'accompagnement des plus fragiles est une priorité.

Quoi qu'on fasse, le réchauffement climatique est en cours. Même si demain nous n'émettions plus un gramme de CO2, nous subirions tout de même les effets du réchauffement pendant très longtemps. Nous pouvons toutefois le limiter en atteignant la neutralité carbone. Un monde à +1.5 °C sera très différent d'un monde à +3 °C. Nous devons donc impérativement en parallèle de la baisse des émissions, nous préparer aux difficultés à venir. L'agriculture doit évoluer, l’urbanisme doit être repensé. Mais nous devons aussi nous préparer à des évènements climatiques intenses plus fréquents : vagues de chaleur, tempêtes, inondations ... Les risques d'incendies seront potentiellement accrus. Là aussi, il y a énormément à faire et les choix politiques sont importants. N'oublions pas non plus les pays du sud qui souffriront davantage (et qui vivent déjà les conséquences dramatiques de ce réchauffement climatique) alors qu’ils sont peu responsables de celui-ci et n'ont pas la chance de jouir de notre niveau de vie.

Je compte sur vous pour prendre à bras le corps ce sujet pour notre avenir à tous et pour les générations futures. La France est un pays important. Nous pouvons ouvrir la voie et montrer l'exemple.

Merci d'avoir pris le temps de lire mon modeste message. J'espère avoir fait le bon choix en vous accordant mon vote. Je vous souhaite bon courage pour votre mandat que je manquerai pas de suivre avec intérêt.

Sincères salutations.

Yoan De Macedo.

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Yoan De Macedo 2022-06-19T20:25:39Z
Faut-il s'équiper d'une voiture électrique ? http://yoandemacedo.com/blog/faut-il-sequiper-voiture-electrique C'est parti ! Le marketing s'est emparé de la voiture électrique. Elle nous est présentée à toutes les sauces. On aurait presque l'impression que nous devrions tous nous équiper d'une voiture électrique flambant neuve pour sauver la planète. Alors qu'attendez-vous ?

Ok. J'arrête l'ironie. Une voiture électrique ne rejette pas de CO2. C'est tout à fait vrai. En revanche, pour sa fabrication, ce n'est pas la même histoire. Une fois de plus, il est indispensable de regarder le cycle de vie complet du produit et pas simplement son utilisation. Un produit se construit, s'utilise et doit être détruit / recyclé / mis au rebut. Quoi qu'il en soit, après une période d'utilisation suffisante, la voiture électrique reste meilleure qu'une voiture thermique au niveau CO2. Il parait donc tout à fait logique de passer à l'électrique pour les nouvelles voitures.

Mais ... Le CO2 n'est pas le seul souci environnemental auquel nous faisons face. L'extraction de matières premières détruit la biodiversité, peut perturber le cycle de l'eau, etc ... Il ne faut oublier non plus l'abrasion des pneus qui entraîne l'émission de particules fines comme pour une voiture thermique. Faut-il abandonner l'idée de la voiture électrique pour autant ? Bien sûr que non !

Le problème est toujours le même. Pour persister dans le consumérisme, la recherche effrénée de croissance, on aurait bien envie que l'ensemble du parc automobile soit remplacé par des voitures électriques (et même encore davantage si possible). On continue donc les mêmes erreurs. Je ne parle même pas du lithium et de tous les autres métaux nécessaires pour fabriquer les bolides. On parle déjà de pénuries dans quelques années ... Dès qu'on passe à l'échelle, à chaque fois, on se rend compte que la plupart des solutions ne sont pas miraculeuses.

Là encore intervient le concept de sobriété qui m'est cher et qui, je crois, est la seule solution viable combinée à l'évolution de la technologie. L'un a besoin de l'autre. Comme le fait remarquer Jean-Marc Jancovici, nous devrions nous intéresser à l'électrification du transport en premier (dont le transport routier) avant la voiture individuelle. Sans transport de marchandises, nous n'avons plus rien puisque la plupart de nos biens de consommation, notre nourriture, voyagent. C'est encore pire pour les citadins !

La voiture individuelle doit devenir "l'exception". Les transports en commun doivent la remplacer. Il faudra aussi marcher, prendre un vélo et seulement quand ce n'est pas possible, utiliser une voiture électrique (idéalement en "auto partage"). Nous devons aussi revoir la notion déplacement, rapprocher le travail du domicile, les commerces, l'alimentation (c'est un véritable changement de société). C'est tout ça qu'il faut organiser, pas simplement remplacer une technologie par une autre et continuer dans la voie qui nous poussent droit dans le mur.

Ah oui, et oublions les mastodontes électriques. C'est une aberration. A l'heure où on doit économiser les ressources, ce sont des petits véhicules qu'il nous faut pour une utilisation domestique ...

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Yoan De Macedo 2022-06-15T15:37:54Z